12/12/2013

Improvisation jazz : sauter ensemble de la falaise

Quand il parle de jazz, Colin McKellar s’exprime avec une telle intensité que d’autres clients au café où nous sommes installés se retournent pour regarder. « Le jazz c’est la méditation, la pesanteur, la légèreté. » De grands gestes accompagnent les mots.
    Samedi prochain, il sera le contrebassiste du trio « We free », avec Pascal Bréchet de Cuisy-en Almont, guitare, et le Parisien Thierry Waziniak, batterie, au bar Le Dakota à Soissons. Cet ensemble « jazz libre » a déjà joué au festival de Mortefontaine.
Colin habite près de Saint-Quentin. Il a quitté Londres il y a treize ans, s’installant avec femme et fille près d’Uzès dans le Midi, pour poursuivre sa carrière de musicien. Ils sont ensuite montés vers la Picardie.
    Colin admet en avoir assez du jazz qui brode sur un thème. « Toujours le même schéma ! » Il ne veut plus que la pure improvisation. Cela implique l’abandon de la technique et du vocabulaire du jazz, pour ne garder que ses envolées. Avec les deux autres membres du trio, il veut explorer le champ de la composition instantanée.
    « C’est comme des molécules qui se frottent. »  Il faut se fier à la créativité partagée, pour que les trois chemins aillent dans le même sens. « C’est comme si vous avanciez ensemble vers le bord d’une falaise, puis sautiez en même temps, sans savoir ce qui se passera. »
Mais comment jouer à plusieurs si chacun rejette tout schéma ?
L'Union

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