06/06/2006

Ici, partout, ailleurs : une soirée de contes à la Bibliothèque

De g. à dr. Anne-Marie Natanson, Francine Pérard et Marie-Claude Fournier.
Le samedi 10 juin, quatre conteuses de l’association « Conte et Raconte en Soissonnais » participeront pour la première fois à la Fête Nationale du Conte, en accueillant le public au Grenier, à la bibliothèque de Soissons. Elles ont déjà leurs fidèles, habitués à entendre et à réagir à leurs contes. Ce sera l’occasion pour d’autres de les découvrir.
    Maire Claude Fournier, maire adjoint pour les Affaires culturelles, reconnaît le rôle d’Anne Marie Natanson, conservateur en chef de la bibliothèque, en prenant l’initiative d’organiser de tels événements. « La bibliothèque devient ainsi un vrai lieu de vie. »    Le titre de la soirée, « Contes d’ici, de partout et d’ailleurs », révèle l’étendue des sources d’inspiration. Les contes seront puisés d’abord « ici », c'est-à-dire dans l’imaginaire et l’histoire picards. D’autres viendront de « partout », c'est-à-dire de chaque coin du monde où une bonne histoire se déniche. Enfin, il reste le « ailleurs », cette contrée où les lutins, gnomes et autres esprits malicieux se disputent la vedette, où la chèvre est faite d’or, où le fabuleux basilic tue d’un seul regard.
    Ce sera une soirée pour les adultes, alors que ces conteuses bénévoles consacrent beaucoup de temps à visiter les écoles. Le but est de faire connaître aux élèves les plaisirs de l’imagination, en espérant les éveiller à la lecture, ce moyen pour chacun d’avoir accès à toutes les histoires du monde.
    Francine Pérard, présidente de l’association, parle de l’art du conte comme si elle en racontait un, illustrant chaque propos par des exemples, des fragments d’histoire. Elle possède un répertoire de deux centaines de contes, et chacune des autres conteuses a son fonds d’histoires. « D’ailleurs, le même conte dit par deux conteuses sera complètement différent, comme peut l’être le même conte dit par la même conteuse à deux publics différents. »
    Ces conteuses suivent des formations régulières et minutieuses. Récemment, elles ont appris à « construire » une veillée, à lui donner un rythme, en alternant les genres et les durées. « Mais ce n’est pas du tout un spectacle. » Elles restent toujours derrière ce qu’elles content, jamais devant.
    Question traîtresse : à quoi ça sert de raconter des histoires aux gens, au lieu de leur dire la vérité ? « Parce que nous avons besoin de rêver » proteste la conteuse ; « Nous sommes tous des enfants quelque part » souligne le maire adjoint, qui fut enseignante; alors que la bibliothécaire se réfère à Bruno Bettelheim et sa vision freudienne des contes. Une quatrième réponse est peut-être que les histoires elles-mêmes contiennent la vérité, mais qu’elle y est déguisée en jeune fille allant à son premier bal, en potentat nu convaincu d’être vêtu comme un empereur, ou même – car tout doit se raconter – en ange de la mort.
L'Union

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