20/07/2007

L’été des orgues : premier de trois récitals


En plus de la musique même, les récitals estivaux d’orgue offrent chaque année leurs plaisirs annexes. D’abord, celui de se trouver assis face à la tribune d’orgue, alors que le soleil d’après-midi vient briller derrière la rosace. Les tuyaux d’orgue empiétant sur le bas du vitrail lui donnent une forme d’éventail qui flambe de lumière. Puis il y a l’exquise fraîcheur, qui contraste avec le four sur le parvis devant la cathédrale. La masse des voûtes, des colonnes, des sols fournit une climatisation très écologique.
Le bien-être corporel et visuel étant assuré, l’attention peut être consacrée pleinement à la musique. Michel Bourcier a donné le premier récital du cycle organisé par les Amis des orgues de Soissons.
Après du Bach pour rassurer les auditeurs, l’organiste les a fait partir en voyage avec le compositeur moderne Jean-Louis Thorentz. Ses « Laudes », inspirées par la liturgie éthiopienne, proposent un dépaysement musical, d’autant plus réel que l’œuvre débute et se termine dans un bruit de réacteur d’avion, reproduit sur l’orgue. Les sept pièces multicouches, créées en 1985 par Michel Bourcier, spécialiste de Thorentz, requièrent une attention soutenue pour les apprécier, et l’organiste a ramené son public vers des sons plus familiers, en terminant par des extraits de la 2e symphonie de Vierne.
Le programme avait été choisi en fonction de l’instrument de Soissons, réputé dans le monde musical, même si la question de son entretien préoccupe Michel Deharvengt, président des Amis. Seulement, ne serait-il pas trop haut placé, faisant flotter le son au dessus du public ? Michel Bourcier ne le croit pas. « Je le pensais en arrivant, mais j’ai assisté à la messe, et c’était bien. » Il est organiste à Nantes, où il est né « à cent mètres de l’église ».
Deux concerts suivront, le 29 juillet avec Christophe Simon qui jouera Franck, Alain, Fleury et Duruflé ; et le 26 août avec la jeune Elodie Raimond, qui jouera Reubke, Liszt, Alain et Tournemire – et qui remplace Vincent Dubois, titulaire à Soissons, pendant l’été. Lumière, fraîcheur et musique : que demander de plus ?
L’Union

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