17/01/2008

« Si tu mourais » au Mail : l’incertitude croît


Détendus après leur première de tournée : Alexia Portal, Robin Renucci, Catherine Silhol, Joël Dem


Le titre de la pièce est astucieux, par sa façon d’entrouvrir cette porte à travers laquelle l’un des deux dans un couple envisage la vie sans l’autre. L’auteur Florian Zeller pousse la porte toute grande ouverte. Anne vient de perdre Pierre dans un accident. Déconcertée par des notes trouvées dans un carnet, elle croit découvrir sa liaison avec une jeune actrice. D’équivoques en perplexités, d’aveux en démentis, avec une dose d’affabulation, l’incertitude croît quant aux faits, et même aux intentions de la veuve. Catherine Silhol la joue en victime se débattant pour rester intact. Dans des retours en arrière, le mari, campé par Robin Renucci avec une force de séduction qu’une seule femme aurait du mal à canaliser, retrace les événements menant à son départ pour Nice et la mort. L’a-t-il trompée ? Cette lumière changeante donne de la fascination à une histoire d’adultère au fond banale.
C’était la « première de tournée » à Soissons, devant une salle acquise au spectacle. La pièce se jouera à travers la France jusqu’en avril. A Paris, la comédienne Catherine Frot a tenu le rôle central. Avec son air de dissimuler son acier intérieur sous une retenue un peu pincée, frêle mais mordante, a-t-elle peut-être pu faire passer l’incertitude à un niveau supérieur, mettant en doute la construction entière de la pièce ? Une femme qui un jour, par ennui ou pour se faire peur, se mettrait à penser à son mari, en se disant « S’il mourait ».
L’Union  

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