07/02/2008

La bête et la belle


Comme « Frankenstein » écrit par Mary Shelley, « Le fantôme de l’Opéra », roman populaire de Gaston Leroux, à contribué à la naissance d’un personnage mythique : l’être à l’aspect de monstre, mais dont le comportement ne devient monstrueux que sous le regard horrifié des autres. Ce mythe a suscité d’innombrables  adaptations : films, comédies musicales, partitions. Même Babar l’aborde dans un court métrage.
Le Ballet théâtre atlantique du Canada, venu du Nouveau Brunswick et commençant sa toute première tournée française à Soissons, propose un « Fantôme » dansé en deux actes.
Le ballet classique est un formidable vecteur d’une histoire romantique, dont le corps sans parole traduit si bien les émotions : espoir et désespoir, amour et haine. L’absence apparente d’effort rend tout poétique.
Le fondateur et chorégraphe de la troupe, Igor Dobrovolskiy, formé à l’école ukrainienne, a évité le côté hollywoodien de la comédie musicale. « J’ai voulu faire une histoire plus profonde, plus philosophique » dit-il après cette première française. En fait, l’imagination du public est irriguée plutôt par les tourments du fantôme, qu’expriment de sinistres personnes sans visage, le bonheur qu’il brise entre les jeunes amants, la violence de ses rapports aux autres, et son trépas cauchemardesque. La chorégraphie est efficace, sans que les corps ne s’illuminent dans une relation nouvelle à l’espace, comme cela peut arriver.
Des raisons budgétaires interdisent, nous le savons, un orchestre pour accompagner un tel ballet. Néanmoins, le recours à une bande sonore pour reproduire la musique de Poulenc a un prix : la triple interaction entre danseurs, musiciens et spectateurs est impossible, et la partition n’est jamais qu’une musique de fond.
L’Union

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