19/07/2008

Mieke Vennekens : le voyage défi

Le moment de vérité est arrivé pour Mieke Vennekens sur une Nationale près de Langres, dans la Haute Marne. Inge, à côté d’elle, annonce « Tournez à droite ! » Mieke s’exécute, se trouve sur un chemin de terre en pente raide. La voiture cale, roule vers arrière. Elle accélère, remonte dans une volée de cailloux et s’arrête. Elle avait crié même le nom de son mari Chris, hélas resté aux Pays Bas. Elle tourne, regagne le rond-point et prend la sortie suivante. Elle est seule. Inge ? C’est la voix de femme de son GPS. Elle continue sa route vers Soissons.
Après des années de voyages en famille avec trois fils, Mieke est partie seule cette fois. Les usures du quotidien et une maladie lui avaient érodé ses moyens. « J’avais besoin de retrouver ma propre force, relever un défi. » Son voyage a commencé dans l’Est, dans des endroits connus mais qu’elle contemple cette fois seule. Une cousine dans la vallée de la Crise offre une pause campagnarde. La paix l’étonne : « Notre maison est tranquille, mais ici le silence est… tellement grand ! »
Mieke Vennekens à Villeneuve-sur-Fère
Mieke, née dans un village du Limbourg, province néerlandaise orientale, vit près d’Arnhem. Elle a enseigné les arts plastiques aux enfants en difficulté. Après sa maladie elle entreprend l’aventure de la céramique, quitte son travail et anime des ateliers de poterie. Pourquoi la céramique ? « J’aime la matière primitive, manier la terre. » Elle montre trois petits bols, de tailles différentes, fragiles comme une demi-coquille d’œuf, et que les bougies chauffe-plat font déborder de lumière.
A Soissons elle visite la cathédrale, l’exposition de poteries africaines à l’Arsenal, puis fait une excursion par le château de Fère, la Hottée du Diable aux rochers travaillés comme des sculptures abstraites, et Villeneuve-sur-Fère, village natal des Claudel. Mieke apprend que Camille avait un frère, Paul, comme avant on apprenait que Paul avait une sœur.
Sa traversée de la France en solitaire ne la rend que plus conviviale : Mieke aime rire, et n’est jamais à court de répliques dans une conversation. D’ailleurs avec sa cousine tout se dit dans le patois limbourgeois de leur enfance.
Après le Soissonnais ce sera la Normandie. Quelques jours sur la côte, et elle remonte au pays. Le défi aura été relevé avec éclat. Il ne restera que les défis du quotidien retrouvé.
L’Union

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