19/08/2008

Rien et Elly de Jonge : "C'est notre pays préféré"


Si le choix des sujets au camping municipal avait une base statistique, il y aurait une grande majorité de Néerlandais dans ces colonnes. Avec leurs véhicules à plaques jaunes, ils occupent  plus d’emplacements que tous les autres réunis.
Mais aborder Rien (se dit « Rine ») et Elly de Jonge n’est pas une démarche mathématique. Simplement, ils sont là à côté d'une petite caravane, avec un accueil souriant, une invitation à s'asseoir, amusés à l'idée de se trouver dans un journal français.
Suit la négociation linguistique. De l'anglais au français, pour se fixer enfin sur le néerlandais. Ils y sont plus à l'aise, c'est le plus important, même si de l'autre côté des échanges il faudra ramer.
Rien est publicitaire à la retraite. Il raconte d’une voix posée son parcours : naissance en Zélande, formation de graphiste, travail salarié puis création de sa propre entreprise.
Elly, née à Amsterdam, a été assistante sociale, mais se tourne de plus en plus à la sculpture et la céramique, au point de vouloir en vivre en vendant et exposant. « Pourquoi pas un jour à Soissons ? » se demande-t-elle. Créer est un plaisir ? « Bien sûr, mais aussi une lutte. » Elle agrippe l’air devant elle, devenue soudain combattante. Sous le nom d’Elly van Weerdenburg, elle a déjà une réputation locale, et ses oeuvres se trouvent sur Internet.
Mariés depuis bientôt vingt ans, ils habitent le Veluwe, réserve naturelle près d'Arnhem qui abrite le célèbre musée Kroller-Müller.
Ils sont arrivés à Soissons sur la foi d'un avis favorable au sujet du camping sur Internet. Ils se trouvent si bien ici que, contrairement à leur habitude, ils s’y installent à demeure. Leurs sorties dans la région suivent les indications de la brochure « Trésors et merveilles de l’Aisne » : Coucy, Prémontré, Laon, Compiègne, Amiens. Tout leur plaît. Ils aiment Soissons, dans sa campagne aux champs dorés et côtes boisées. Rien trace leurs contours avec ses mains. Ils y trouvent l'esprit authentique de la France, « notre pays préféré », dont ils relèvent le « savoir-vivre » comme ils l’appellent, et le sens de la liberté, par rapport aux Pays Bas et ses règlementations tatillonnes.
S’étant racontés, et sur les conseils d’un autre campeur, ils partent le long de l’Aisne, sacs en plastique à la main : « Nous allons cueillir des mûres sauvages. »
L’Union

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