26/11/2008

Les déçus du Café philo


Parmi les déçus du « café philo » de la rue Charpentier doivent figurer ceux qui y espèrent en rentrer avec la réponse à la question du mois : « Savons-nous encore nous amuser ? » Ils veulent pouvoir dire soit « oui » soit « non », des preuves à l’appui.
Ce n’est pas comme cela. Certes, Emmanuel Mousset, philosophe de Saint Quentin venu animer la séance, lance le débat en déclinant la question : l’amusement est-il une perte de temps ? est-il réservé aux enfants ? peut-on s’amuser tout seul ? Mais il est comme un guide qui indiquerait un chemin balisé, alors que les randonneurs se dispersent aussitôt dans les sous-bois. Toutes les pistes sont bonnes. Un participant a une phrase à dire ; l’autre se saisit du micro et ne veut pas le lâcher ; un autre a un discours construit à tonalité freudienne. S’amuser est-ce se distraire de la mort ? Les amusements du passé étaient-ils plus collectifs ? Chacun donne son avis.
On aura compris, aucun consensus n’est obtenu, et ce n’est pas le but. Cette démarche philosophique sert à secouer les idées, à rendre intrigant ce qui pouvait paraître banal. Le café philo fait venir les gens avec une question, et les renvoie avec un questionnement. D’où son utilité citoyenne et démocratique.
L’Union



Sous l’œil bienveillant d’Emmanuel Mousset (à gauche), Nathan Lahaye fait son baptême de café philo.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.