13/03/2009

Silence pour le chant du fado !


Apprenant que Cristina Branco chanterait le fado, Joäo Carvalho, qui habite la Marne, a fait le voyage jusqu’à Soissons. « J’aime le fado. Quand j’étais garçon, je le chantais dans la rue. » D’autres personnes d’origine portugaise se sont trouvées dans la salle du Mail, même si la majorité du public était venue pour goûter un genre exotique, qu’elle connaissait ou découvrait à cette occasion.
Qu’est-ce que le fado ? Chant populaire portugais : la définition est bien sommaire. « Blues portugais », dit-on, pour ses sujets tristes et son plein d’émotion, encore sans englober toutes les formes qu’il prend depuis ses débuts. Cristina Branco est à la fois fidèle à la tradition d’Amalia Rodriguez, et novatrice dans son choix d’auteurs. Ceux qui ne comprenaient pas les paroles sont restés nécessairement en dehors de leur sens, portés néanmoins par la voix et ses modulations, les mélodies, et l’effet cumulatif du rythme à deux temps.
La salle est restée réservée, peut-être devant la retenue de Cristina Branco elle-même. Seul un numéro pour trois guitares, sans chant, a déclenché un vrai enthousiasme. Le moment le plus évocateur est venu à la fin, lorsque Cristina Branco a entamé « Tout est fado ». Les Portugais dans la salle s’y sont joints, et elle a éloigné enfin le micro, laissant entendu sa voix naturelle, souple et fraîche. Cela rappelait les origines populaires du fado, improvisé dans les cafés de Lisbonne, quand le fadiste était annoncé par le cri traditionnel de « Silêncio que se vai cantar o fado ! » - silence pour le chant du fado.
L’Union

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