Dans
« Au-delà du voile » sa propre traduction de sa pièce algérienne, Slimane
Benaïssa fait se confronter deux sœurs. L'une, voilée, défend l'autorité
qu'exerce sur elles leur frère. L'autre, en cheveux, la conteste.
L'aînée s'empêche de s'interroger sur ses propres valeurs, et
s'appuie sur la tradition. La cadette, encore en quête de ses valeurs, se bat
contre la tradition en attendant. Cet affrontement les rapproche, par la
reconnaissance de ce qu'elles partagent et, au-delà de la tradition, elles se
retrouvent dans la tendresse et l'entente.
Ce changement est illustré par une astuce de mise en scène, d'une
simplicité éblouissante. Tant qu'elles se mesurent contre la tradition, elles
adressent leur parole vers l'obscurité de la salle, sans se regarder.
Puis au fur et à mesure de leur rapprochement, elles se tournent
l'une vers l'autre, dans la lumière.
Ce dialogue est introduit, accompagné, interrompu par une troisième
femme. Elle les entoure et interpelle, leur chante, et intervient sous les
traits des autres personnages de l'histoire. Le dense texte en est aéré.
Le metteur en scène, Agnès Renaud de la compagnie de l'Arcade à
Saint-Quentin (et bientôt, dit-on, à Soissons), dégage le vrai dilemme de ces
femmes : comment s'éloigner de ses origines sans les perdre ?
L’Union
Sur
scène après le spectacle : de gauche à droite Myrian Loucif, le musicien Youval
Micenmacher, Fatima Aibout et Khadija El Madhi.
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