13/07/2009

Deux Sud-africains qui jonglent les hémisphères

Parmi les touristes étrangers qui donnent le ton au camping du Mail, Pauline et Dave Padgham sont assis dans l’ombre de leur fourgonnette. Ils l’ont aménagée ce printemps en Angleterre pour ce voyage, après leur arrivée de Cape Town en Afrique du Sud, où ils résident depuis 1971.
Ile Maurice
L’équipement est au plus simple : un grand lit dans l’habitacle, deux chaises – je m’assieds sur le marchepieds pour parler avec eux – et de quoi faire la cuisine, dont un « braai », barbecue en afrikaans.
Ces moyens manifestement modestes sont pourtant au service d’un grand projet, mis en route depuis leur retraite. « Nous voulons passer l’été dans l’hémisphère nord, et puis l’autre été dans l’hémisphère sud. »
Dave a été dans la Marine royale anglaise, technicien dans divers chantiers navals. « Ils se moquaient de moi parce que j’étais toujours posté à terre, sauf une seule fois en mer. » Leurs deux enfants naissent à l’île Maurice. En Afrique du Sud il a fondé une société d’entretien de matériel d’imprimerie, alors que Pauline retournait chaque année travailler en Angleterre, pour profiter du bon taux d’échange entre la livre et le rand.
S’installer au pays de l’apartheid ? « Nous n’en étions pas tellement conscients » avoue Dave. Pauline rappelle les grèves lors des émeutes de Soweto en 1976 : « Le train de banlieue, habituellement bondé, était soudain vide. » La censure stricte éliminait toute référence mal venue, et elle se souvient que lorsque Nelson Mandela a été libéré, leur première question était « Mais qui donc est Nelson Mandela ? »
La France ? Ils sont enthousiastes. Pauline s’extasie sur les petites villes traversées depuis Dunkerque, « fleuries partout ». Ils font partie de « France passion », organisme qui leur ouvre les portes des agriculteurs et vignerons prêts à recevoir les camping-caristes touristes en invités pour une nuit.
Soissons ? « Sans raison. » Arrivés deux heures avant, contents du camping municipal – « C’est tellement beau, ce cadre ! », ils entendent visiter Soissons, regrettent de rater le grand marché de samedi, et ne sont pas gênés de ne posséder que deux mots de français.
La ville est bien placée sur leur itinéraire vers les vignobles de Beaune « Comme de bons « Capies » – c'est-à-dire habitants du Cap – « nous aimons le bon vin. » Enchaînant ainsi les étés, Pauline et Dave poursuivront leur aventure globale.
L’Union

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