Malika Bellaribi-Le Moal aurait pu ne pas s’écarter du
chemin qui semblait tracé pour une fille de parents immigrés d’Algérie. Mais un
grave accident l’a éloignée de sa famille, et elle a découvert une autre culture,
une autre religion et, à la messe dans l’institution religieuse où elle était
soignée, la musique classique. Adulte, elle s’est consacrée au chant, sans
oublier son passé. « Réconcilier les
valeurs de ses origines avec celles de son pays de naissance : voilà le
travail à faire. » Par des mises en scène minimalistes, et en
abrégeant les partitions, elle favorise la rencontre entre les publics
défavorisés, ghettoïsés, et l’opéra, « art
complet, qui rassemble et aide à grandir ».
Depuis plusieurs années elle vient à
Belleu, produire des spectacles en complicité avec Robert Foreau-Fénier de
l’Adefram, association dévouée aux relations franco-marocaines. Cette fois
c’est « Samson et Dalila » de Saint-Saëns, joué à Soissons avant
d’aller à Paris. Malika y retrouve ses grandes préoccupations : « la liberté des peuples, la liberté
des religions, et la liberté d’aimer ». En attendant de répéter, elle
parle de ses enthousiasmes, si nombreux qu’elle en rit elle-même. La voir avec
des choristes, c’est comprendre que pour elle le chant est un moyen d’ouvrir la
voix, le corps et le cœur.
L’Union
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