18/05/2010

L’énergumène et la carotte


Au soleil devant le théâtre, Arthur me propose « énergumène », Victor « carotte ». Arthur Ribo le jongleur de mots et Victor Belin le musicien avaient invité le public à dire des mots à inclure dans une histoire en musique. Acceptons le même pari pour rendre compte de leur spectacle « Le concert dont vous êtes l’auteur ».
Tous deux sont des funambules : Arthur ne s’équilibre qu’avec des mots imposés ; Victor et ses instruments hi-tech y joignent une partition trouvée dans l’instant.
Arthur cultive un air soigneusement quelconque, ce qui ne rend le personnage que plus attachant, et ses exploits que plus épatants. Le plaisir du jonglage est amplifié par la cohérence, la générosité, l’émotion des histoires. Avec « trouble », « bleu », « vertige » il s’envole avec Icare vers le soleil et la chute inévitable.
Il prend des risques comme s’ils n’en étaient pas. Un seul trou d’imagination, pourtant, et les carottes slameuses seraient cuites. Et si un énergumène jetait un mot abscons ou obscène ? N’en doutons pas, l’expérience parolière y ferait face. Du mot « retable » qu’il ignore il fait un verbe « retabler ». Les pirouettes font partie du genre.
L’Union




Eprouvés par deux séances
rapprochées, Arthur Ribo (à droite)
et Victor Belin prennent le soleil
devant le Petit bouffon.

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