29/06/2010

« Ma famille » à Saint Just : Le chœur a ses raisons


Les élèves regardent dans les yeux.

Dans la pièce de l’Uruguayen Carlos Liscano, les relations familiales sont mercantiles, en ce sens que les parents vendent un ou plusieurs enfants de temps en temps pour des raisons budgétaires, quitte à les racheter plus tard. Devenus grands ces enfants vendent les parents au « dépôt des vieux », les reprennent, les revendent. Il ne s’agit pas du réalisme de la misère. Cela fait penser plutôt à l’ironie sauvage de Jonathan Swift et sa « modeste proposition » : pourquoi les Irlandais, au lieu de crier famine, ne mangent-ils pas leurs propres bébés ?
L’atelier de théâtre du collège Saint Just, animé par Philippe Chatton, a adapté la pièce pour en faire un travail de chœur. Une cravate passe de cou en cou, c’est le père ; un collier de cou en cou, c’est la mère. Loin de diluer le propos, la démarche enrichit les personnages, car chacun y apporte ce qui lui appartient.
Evidemment, ce qui frappe d’année en année c’est la présence forte des acteurs : ils regardent le public dans les yeux comme n’osent le faire bien des acteurs amateurs. C’est cette présence qui fonde leur apprentissage du théâtre.
L’Union

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