Le spectacle « Ca va la
famille ? » de l’Arcade clôt sa longue enquête sur le sujet. Le récit
du projet se poursuit et se conclut.
Toute l’action de l’Arcade à Soissons a été d’estomper les lignes de
démarcation entre comédiens et habitants, de centre ville, quartiers et
campagne, bref entre le théâtre et la vie.
Résultat cocasse de cette mélange : simple correspondant de presse
couvrant leurs activités, je suis pourtant amené à jouer quatre pères
abominables, le frimeur, le suffisant, l’autoritaire et le pervers, dans un
spectacle mêlant professionnels et non-professionnels.
A partir des écrits venus d’ateliers d’écriture, et des textes d’Auster,
Pommerat et Vinterberg, Vincent Dussart fait une sorte d’oratorio, voix et
corps récitant des histoires sombres, déconcertantes ou désespérantes. Racontées
par un voisin, elles ne seraient qu’affreuses En devenant une cérémonie
théâtrale, elles prennent de la lumière, éclairent au lieu de déprimer les
spectateurs.
Les répétitions enrichissent notre interprétation. « Je voudrais fréquenter les stars de cinéma » : je
ne maîtrise pas cette phrase. Mais j’étais venu en 2009 photographier les
quatre beautés des « Reines perdues ». L’une d’elles, Virginie
Deville, me prend maintenant le bras sur scène. La phrase s’illumine.
Le jour de la première nous nous retrouvons, comédiens et habitants, à
temps pour répéter ce qui chancelle encore, grignoter, nous préparer, faire une
relaxation sur scène et, surtout, être ensemble. Un trou noir nous guette tous :
non pas la fameuse salle obscure devant la scène éclairée, mais l’abîme où
peuvent tomber nos répliques oubliées, nous laissant pantois devant les
spectateurs.
Une rose rouge pour chacun dans les loges, l’attente, serrés dans les
étroites coulisses, puis les « Gros
merde » traditionnels sont échangés. Il faudra y aller.
La scène s’éclaire de lumière orange. Nous nous placerons lentement sur
la scène devant les spectateurs, objets de leur regard. Je jette un dernier
coup d’œil en haut, sur une longue rangée de projecteurs accrochés. A mon tour
j’entre en scène. Le spectacle commence. Aux autres de le juger.
L’Union
Comédiens, habitants, techniciens, tous se
retrouvent sur la scène du Mail avant le spectacle.
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