12/01/2011

Atelier Giono : l’éloquence du corps


« La mise en mots du langage poétique » : c’est le sujet proposé par Agnès Renaud, metteur en scène, pour cet atelier. Il est évident, à connaître l’approche de l’Arcade, qu’il ne s’agira pas de prononcer de belles phrases sur la nature. D’ailleurs, Giono, chantre de la campagne, ne la voit pas si douce que cela. Dans « Le grand troupeau » une truie dévore un cadavre d’enfant nu. Le sublime côtoie la violence.
Une longue série d’exercices ouvre notre respiration, nos corps aux sensations qui sont la base du jeu d’acteur. Ensuite nous prenons quelques phrases de Giono, mais en disant les mots un à un. Il faut s’y agripper, les malaxer, crier, en jouir, en être habités, y joindre des gestes – et puis reprendre en augmentant encore l’ampleur.
Nous continuons en soumettant la parole à des contraintes qui cassent toute élocution soignée. Les uns doivent lire un texte affiché sur un pupitre, alors que d’autres essaient de les en empêcher. De belles batailles s’ensuivent, frustrantes, hilarantes. Après, le texte relu d’une voix essoufflée prend une densité inattendue.
L’atelier vise ainsi à mettre en valeur cette écriture à travers l’éloquence du corps, en un souffle venu des profondeurs – comme le lyrisme de Giono. Il chante la force de la nature, et pour bien l’interpréter il faut se faire une force de la nature soi-même.
L’Union


La lutte pour lire le texte lui 
donne une intensité inattendue.

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