21/02/2011

Rosa la trépidante


Il y a des spectacles qui démarrent au quart de tour, avec une telle énergie que le sens critique a du mal à la rattraper.
Dans « Rosa la rouge » au Mail, Claire Diterzi devient Rosa Luxemburg la militante marxiste et un témoin de sa vie. Née en Pologne et assassinée en 1919 en Allemagne pendant la répression des Spartakistes, Rosa Luxemburg luttait pour la « victoire finale ». Elle s’opposait ainsi à l’indépendance polonaise, l’affaire de bourgeois nationalistes, et même – il faut le faire ! – à la dictature du prolétariat chère à Lénine, n’y voyant que celle d’une poignée de politiques.
Claire Ditzerzi nuance l’image de révolutionnaire rigide qui l’entoure, par des chants poignants ou militants et en lisant ses lettres brûlant d’amitié et de sensibilité. Sa voix intransigeante porte parfaitement les idées et les arguments.
La mise en scène de Marcel di Fonzo Bo est trépidante, tout en mouvement et avec des images et extraits de film – dont une scène de « Spartacus » avec Kirk Douglas – projetés sur des rideaux et même sur le décor et le corps des artistes. La force du spectacle ne faillit pas un instant.
A la fin, Claire Diterzi a gardé un ton narquois pour regretter le nombre de fauteuils vides. « Pas de voisins et amis à Soissons ? Partout c’est complet, sauf ici. » Comme Rosa Luxemburg, elle pointe des anomalies qui restent à résoudre.
L’Union


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