Une fois par
an, les plus disponibles des 78 adhérents de l’Association des amis des orgues
de Soissons, réunis en assemblée générale, scrutent de près la situation de
l’orgue, les possibilités, les difficultés. En fait, l’instrument est tellement
au centre des débats qu’il mériterait bien d’être là pour donner son avis.
Il y a deux aspects à considérer. L’entretien d’un tel instrument est
un souci permanent. Les deux titulaires, Vincent Dubois et Isabelle Fontaine,
ont indiqué quelques anicroches. Il y a surtout le dysfonctionnement au récital
Franck lorsque le public a vu en direct, sur grand écran, l’organiste tenter de
relever une touche coincée. Des efforts se poursuivront pour assurer un
entretien de qualité pour ce trésor.
Car – et c’est le second aspect des choses – le grand orgue Gonzalez de
la cathédrale de Soissons est un atout de taille pour la ville. Il accompagne
les offices religieux mais, plus que cela, les musiciens viennent de loin pour
le jouer. Des intervenants, dont le maire Patrick Day, ont insisté sur sa
valeur, même touristique. Aux journées du patrimoine, des centaines de
visiteurs ont grimpé jusqu’à la tribune. L’annulation d’un concert de la
musique de Duruflé a été longuement évoquée. Or ce compositeur appréciait tant
l’instrument qu’il venait à Soissons faire ses enregistrements.
Il reste que les fidèles lui tournent le dos chaque dimanche. Les
mélomanes voient les tuyaux, mais le cœur reste invisible. Décidément, on ne
peut que penser à l’Arlésienne de Daudet.
L’Union
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