03/03/2012

Jazz : le printemps n’est pas loin

Thomas Enhco se raconte entre deux musiques. 
Certains événements sont annonciateurs du printemps, même au sous-sol du Mail. La charpente du plateau temporaire est démontée, et des tables et rangées de chaises lui donnent des airs de cave à jazz. Sur l’estrade, Thomas Enhco au piano, Chris Jennings à la contrebasse et Nicolas Charlier à la batterie commencent leur programme.
    Nous avons pris l’habitude récemment de jazzmen qui lancent comme un défi aux auditeurs : jusqu’où pousser le volume, quels sons inusités tirer d’un instrument ? Ici, dès les premières notes sur la contrebasse, jointe par le batteur discret et des accords au piano, le but est évident : sans céder à la facilité, de faire plaisir.
Entre Chris Jennings et Nicolas Charlier.
    Un chant d’amour entre une fenêtre et la pluie, une évocation des dunes jordaniennes battues par le vent, même un hommage à un chiot Jack Russell : sans se réfugier dans le convenu, en variant le ton, le rythme et le débit, ils arrivent, non seulement à éblouir, mais à séduire. Ce « free jazz » a une fraîcheur qu’il est tentant d’attacher à l’extrême jeunesse du pianiste.
    Il possède une technique brillante, une capacité de séparation du jeu des deux mains, comme s’il jouait en duo avec lui-même. Certaines compositions rappellent ses origines dans la grande famille musicienne Casadesus (sa mère a chanté au Mail en 2008), avec des harmonies qui pourraient être du Prokofiev.
    Comme si nous n’étions pas déjà sous l’impact de ce répertoire, le trio termine par une adaptation d’une étude de… Chopin. Le printemps ne peut pas être loin.
L'Union

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