16/03/2012

La poésie fait irruption dans les classes


Ils étaient déjà passés dans les classes de l’école de la Gare la veille, enceints tous les deux, Anne et… Vincent. Le lendemain, ils pointent à nouveau, cette fois avec chacun un porte-bébé rempli sur le ventre. La poésie n’observe aucune règle, même pas celle du calendrier de la grossesse.
    La compagnie de l’Arcade a formé une Brigade d’intervention poétique (BIP) pour accompagner le Printemps national des poètes dans les écoles de Soissons. Les deux comédiens, Anne de Rocquigny et Vincent Dussart, surgissent dans chaque classe, s’accaparent de l’espace et récitent des poèmes sur le thème de l’année : « L’enfance ».
    Dans une première classe, de CE1 et 2, les élèves réagissent vivement, rient de bon cœur de ces deux adultes bizarres, comme des vers qu’ils disent. Ils vivent encore en poésie. La classe de CM est plus circonspecte. Les élèves sourient, scrutent, déjà sur leur garde par rapport à ces débordements de la parole.
    Pourquoi faire ces incursions, au lieu de présenter sobrement les poèmes comme un support de cours ? Mais c’est évident : les comédiens rompent le cadre scolaire comme la poésie rompt celui de la prose, en cassant les phrases, se jouant des convenances, tournant les mots sans vergogne à son avantage. Le poète ne décore pas le langage, il le détourne.
L'Union

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