28/07/2012

La famille Moggré : l’arroseur arrosé

Marloes et Paul, Rosa et les jumelles Nora et Doris se
laissent photographier avant de reprendre leur route. 
 
Ils sont sur le départ. La remorque de la voiture se charge de tout l’attirail des campeurs. Restent les trois tentes, où Rosa, quatorze ans, les jumelles Nora et Doris, onze ans, et leurs parents Paul Moggré et Marloes Coppes ont passé leur nuit. Ils seraient restés plus longtemps à Soissons, mais des travaux sur la clôture du camping municipal les ont éveillés tôt, et ils ont changé d’avis. Tout de même, sociables et avenants, ils sont prêts à se confier, même en poursuivant le démontage.
    De toute façon, ces Néerlandais aiment improviser leurs vacances, en s’arrêtant là où ils veulent. Cela impose des contraintes : « Nous allons en Bourgogne, parce qu’il n’y a pas trop de touristes » explique Marloes « et nous sommes sûrs de trouver une place en arrivant au dernier moment. »
    Arrivés la veille de leur ville de Tilburg, dans le sud des Pays Bas, ils ont choisi Soissons pour la même raison. En pénétrant dans le camping, cependant, chacun l’a reconnu ! « J’étais ici avec ma première voiture, ou en faisant du stop » se rappelle Paul, alors que Marloes était passée avec ses parents. La ville leur plaît : « Du romain, du gothique, autre chose. » Aujourd’hui ils iront vers Reims, ou Troyes, ce n’est pas encore décidé.
    Paul fait des films d’animation, enseigne le sujet à Breda, et en parle avec humour. « En 2005, j’ai fait un film qui a été vu un peu partout. Sur une pauvre banane qui a perdu sa peau. »
    Après avoir été styliste textile, Marloes s’est lancée récemment dans la photo. « J’ai toujours aimé cela. » Elle fait des portraits, des reportages. « Je cherche des histoires de personnes. Ce sont les gens qui m’intéressent. » Elle relève le fait qu’un photographe, comme un journaliste, est bien placé pour établir le contact. « Je fais des rencontres, parce que je prends une photo. Tiens, comme je vais vous photographier. » Elle ressort son appareil des bagages, avec un énorme objectif, et s’active à côté, alors que je discute avec Paul. D’habitude c’est seulement le sujet de l’entretien qui se fait prendre en photo, alors ne s’agit-il pas ici du plus classique retournement des choses : l’arroseur arrosé ?
L'Union




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.