27/09/2012

Daniel Amadou : sculpteur aux yeux du monde

La maison de Daniel Amadou, accroupie en contrebas d’une rue de Cuisy-en-Almont, possède deux éléments aptes à nourrir sa créativité. Une vaste creutte, caverne de nos pays, s’enfonce dans la terre, symbole des profondeurs qui attendent sous le quotidien. Au fond du jardin, un escalier de pierre monte vers… du gazon vide. Il sert à rappeler que l’artiste doit aussi prendre de la hauteur. Les visiteurs pourront le sentir lors d’une « portes ouvertes ».
    Clarinettiste de jazz à Paris, Daniel Amadou a acheté la maison il y a dix ans, et il est devenu sculpteur deux ans plus tard. « J’ai commencé par réparer des suspensions chinoises, puis me suis dit que je pouvais en faire moi-même. Je me sentais téméraire : est-ce j’ai le droit ? De quel droit je peux mettre de la peinture rouge ? » Ces hésitations persistent, mais c’est le prix de l’authenticité.
    Quelques suspensions sont accrochées au jardin, mais la plupart seront exposées dans la creutte – où les visiteurs pourront les faire tourner, tinter. Il se sert d’ardoises de récupération, les remettant ainsi en l’air, mais « flottantes au gré du vent » au lieu d’être fixes. Son art met en mouvement autant la matière que le regard du visiteur.
    De musicien en artiste : à quel moment a-t-il senti la transformation ? « Quand j’ai vu les gens examiner mes sculptures comme une œuvre. J’étais sculpteur aux yeux du monde. »
L'Union

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