Loin du jazz facilement trépidant et entraînant, la musique de Monk est pleine de dissonances, de silences, de cassures. Il part sur une mélodie, l’explore, s’arrête brusquement, y revient sous un autre angle harmonique. Il attaque les notes, les abandonne, les reprend ailleurs sur le clavier, hésite à terminer une phrase. Et pourtant, derrière toutes ses bizarreries, il maintient un rythme entêtant.
Antoine Hervé fait des improvisations étincelantes au piano. Quand il parle, c’est un peu pareil : il annonce un thème, le développe, l’orne d’anecdotes, le retourne, l’abandonne, y revient pour conclure. Cela fait que tout dans la soirée est du jazz, en musique comme en paroles.
Il reviendra une dernière fois pour parler de Keith Jarrett, puis nous manquera.
L'Union
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