07/04/2013

Il était une fois le français

Jocelyne Morgenthaler avec son assistant
audio-visuel François Sicard, directeur du CDPP.
Aux étudiants de l’Université du temps libre au Mail, Jocelyne Morgenthaler a raconté une histoire, non pas d’un personnage, mais de leur propre langue.
    Son conte fait émerger le français des temps reculés, en suivant son développement à partir de l’Indo-européen. Ce mystérieux aïeul, qui serait né dans les steppes de la Russie du sud, a procréé une vaste famille de langues, s’étendant de l’Islande au Sri Lanka. Il a disparu mais, comme un ancêtre dont on imaginerait les traits à partir des nez, yeux et oreilles de ses descendants, peut en partie être reconstitué.
    Le français appartient au groupe roman de ces descendants, venant, au regret de certains, non pas de la langue classique, mais de l’idiome vulgaire de la rue.
    L’orthographe établie sous Louis IX tente de concilier les nombreux homonymes en se référant au latin : « saint » modelé sur « sanctus », se distingue ainsi de « sain », modelé sur « sanus ».
    Le français atteint son apogée au 18e siècle, devient la langue des cours d’Europe et de la diplomatie internationale, pour sa clarté et sa culture, puis perd lentement sa prééminence devant les assauts de l’Anglais impérial, commercial.
    Jocelyne Morgenthaler, en maniant l’humour, la malice, l’énervement, mais fondés sur de solides connaissances et recherches, est une brillante conférencière. Plus que cela, elle fait briller les yeux de ses auditeurs, certes en glissant dans un mode populiste pour dénoncer les déformations et maladresses du français d’aujourd’hui. Mais son amour de la langue, même ainsi dépité, reste fervent.
L'Union

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