12/04/2013

"Nouvelles virtuosités" : danseurs classiques au Mail

Samuel Murez (à droite) et Hugo Zigliotti dans « Me2 ».
Les douze danseurs sur la scène du Mail, huit hommes et quatre femmes, appartiennent au monde très structuré du ballet classique. Mais entre leurs prestations à l’Opéra de Paris, avec ses hiérarchies et traditions, la petite structure « 3e étage », animée par Samuel Murez, leur permet de se libérer, prendre un autre ton, expérimenter, même tourner en dérision leur pratique classique. Ils manient l’humour, se lancent des défis comme dans la danse irlandaise, tout en maintenant les formes du classique.
    La danse est fondée sur le rapport du danseur à son corps, et ce rapport est au premier degré dans la danse contemporaine. Un danseur classique, cependant, semble vivre en plus une relation avec l’air. Loin d’être un élément à vaincre par l’effort, l’air le porte, complice de ses pas.
    Bien sûr, cette légèreté n’est que le fruit d’une formation longue et intense, qui gomme tout signe d’effort. Un pas de deux dans le spectacle au Mail trahit sciemment ce secret. Les danseurs s’enlacent, se séparent presqu’en apesanteur. Mais chacun porte un micro, et la salle entend le souffle s’intensifier, le bruit de l’effort physique.
    Le spectacle contient bien des moments forts, comme « Me2 », étude de la dualité dans un paroxysme quasi-schizophrène. Il reste fragmentaire, pourtant, avec son ambiance de cour de récréation. L’envie vient de voir ces danseurs se mesurer aux grands rôles du répertoire.
L'Union

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