27/08/2013

Les otages de la canicule

   « D’habitude, nous passons une nuit au camping, filons à la cathédrale, puis partons pour les châteaux de la Loire. » Cette année, Han et Nieske Kok devaient aller à Bourges. Mais la chaleur les a piégés, et ils ont fini par passer leurs vacances à Soissons. Ils racontent l’expérience, sous l’auvent de leur camping-car.
    Ces Néerlandais sont des inconditionnels de la France. « Je suis venu à six ans avec mes parents, il y a soixante ans » explique Han. Avec Nieske, qui vient de prendre sa retraite d’institutrice, ils font deux visites par an. Qu’est-ce qui les attire tant ? Sans hésitation ils répondent : « la culture ».
    Ils espéraient assister cette année au festival « Un été à Bourges ». Mais ils sont heureux d’être restés ici. Ils ont visité la ville en profondeur, et la cathédrale de bas en haut. En voiture ou à vélo, ils ont rayonné jusqu’à Pierrefonds, Coucy-le-château, Septmonts, Condé-sur-Aisne. « Les automobilistes en France font très attention aux cyclistes, alors qu’aux Pays Bas… » Ils apprécient le camping, son calme, sa propreté. Ils trouvent les Français accueillants. A Soissons ? « Partout ! » Leur francophilie est inébranlable.
    Han et Nieske habitent près d’Amsterdam, à Aalsmeer, centre du commerce des fleurs. Son marché est la troisième plus grande surface couverte du monde, après le Pentagone et le palais de la République à Bucarest. Han a été directeur d’un collège où des étudiants viennent du monde entier apprendre les métiers floraux. Il raconte qu’en visite à Rungis avec un groupe de jeunes, il leur avait fait étudier le commerce tel que les fleuristes français l’exercent. Aux Pays Bas les clients cherchent des fleurs non encore écloses, alors que les Français veulent que les fleurs qu’ils achètent soient grand ouvertes. « Ils sont gentils » note un étudiant. « Quand on ne peut plus vendre les fleurs chez nous, les Français veulent encore les prendre. » Voilà un petit cours d’art floral au camping municipal !
    Aiment-ils eux-mêmes les fleurs ? « Notre maison en est toujours pleine, le séjour, le salon, la chambre. »
    Dans deux jours Han et Nieske partiront chez eux, jusqu’à la prochaine virée. De celle-ci, et grâce à la canicule, ils garderont le plaisir d’être plus longuement restés là où ils n’entendaient que passer.
L'Union

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