18/12/2013

Le corps au théâtre

 Une « classe à horaires aménagés théâtre » (CHAT) avait été établie au collège Saint-Just il y a deux ans, en classe de Sixième. Quand ces élèves-là arriveront en Troisième l’année prochaine, chaque niveau du collège aura donc sa CHAT.
Les Cinquièmes en mouvements d'ensemble.
    Etudier le théâtre sans passer devant le public serait un non-sens, et le coordonnateur Philippe Chatton a organisé un spectacle de fin de trimestre pour les Quatrièmes et Cinquièmes. Au lieu de réciter des textes, pourtant, les élèves ont… dansé, sur une chorégraphie de Benoît Bar, qui intervient depuis la rentrée. En réponse à la question « Pourquoi la danse dans une formation de théâtre ? » une douzaine de doigts se sont levés ; ces jeunes montrent déjà leur assurance et leur engagement. Les réponses vont dans le même sens : la danse aide le corps à bouger, les émotions à s’exprimer, renforce la présence sur scène. Pour le chorégraphe, il faut reconnaître « le corps au théâtre ».
Les Quatrièmes s'engagent dans un voyage funeste.
    Avec plus au moins de grâce, selon que chacun sentait son corps comme un mécanisme à maîtriser, ou un allié dans le mouvement, les plus jeunes ont présenté un travail d’ensemble, où chaque individu était d’autant plus distinct qu’il participait pleinement au groupe.
    Les élèves les plus expérimentés sont ensuite rentrés en scène, en manteau, avec chacun une valise, la mine défaite. La musique yiddish urgente d’accompagnement ne pouvait qu’évoquer des départs funestes, un reste de la vie d’avant enfermé dans le sac. Isolement, soutien mutuel, bousculades : ils sont passés par tous les stades du drame.
    Ces jeunes danseurs ont réussi, non pas seulement à produire un spectacle acceptable pour des spectateurs indulgents, mais à toucher, émouvoir, interroger n’importe quel membre du public.
L'Union

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