24/02/2014

Une famille qui ne s’entend pas

Clytemnestre en lamé or.
L’histoire des Atrides est un des mythes fondateurs de la Grèce antique, et donc de la civilisation occidentale. Il raconte la série de vengeances sanglantes, tueries, cannibalismes et incestes dans cette famille maudite par les dieux. En fait, il expose les pulsions sauvages que la civilisation recouvre, en visant à les transformer en force de progrès.
    Dans la petite salle du Mail bien remplie, l’acteur Marc Ostrovsky à joué en solo « Les fureurs d’Ostrovsky » qui reprend toute l’histoire, à partir des préparatifs du festin qu’Atrée offrira à son jumeau Thyeste, en dépeçant les enfants de celui-ci pour un ragoût. Un cri de bébé est interrompu par un coup de hache. Nous sommes dans le Grand guignol, mais sur le ton du comique outrageant.
    Le comédien interprète la foule de personnages, se déguise en berger, porte une robe en lamé or pour jouer la reine Clytemnestre, se met en mini-slip à paillettes pour être Agamemnon tué dans son bain, se badigeonne de sang.
Agammenon tué dans son bain.
    Les épisodes atroces se succèdent, le public rit comme pour cacher un désarroi. C’est hilarant et atroce à la fois, une combinaison théâtrale détonante mais risquée. L’exploit du comédien est de tout sauver par son enthousiasme étonné, ballotté par ce qui arrive, le premier à être horrifié par les horreurs qu’il exécute.
    Dans le mythe, Oreste est sauvé des Furies et soumis à la justice humaine, représentant le passage crucial de l’arbitraire divin à la démocratie. Ostrovsky ne résiste pas à l’attrait de mourir emphatiquement sur scène, abondamment transpercé et avec moult hurlements. Il reste que le mythe grec a pris corps et sens à travers ce régal de fines énormités.
L'Union


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