19/03/2014

Rufus : un conteur à part

Rufus en médecin examine les radios d’un patient :
« Vous fumez ? Il y a des mégots dans le poumon. »
Chaque printemps, pour le « Printemps des conteurs », le Conseil général de l’Aisne offre aux Soissonnais un spectacle gratuit. Seul critère : un acteur, seul sur scène, s’adresse directement au public. Il y a deux ans, Jacques Weber cabotinait somptueusement ; l’année dernière Michel Jonasz faisait partager la souffrance d’un aïeul englouti dans la nuit nazie. Cette fois, Rufus a interprété des sketches comiques de différents auteurs.
    Rufus a une voix rocailleuse, à faire penser qu’il a beaucoup plus de dents plantées dans les mâchoires que ne prévoit la nature, et des membres qui partent dans tous les sens, comme un pantin dont le marionnettiste aurait une crise de nerfs.  
    Alors c’est du n’importe pas, et incompréhensible ? Loin de là : Rufus gère ses paroles et mouvements avec la précision du vieux troupier qu’il est, après plus de trente ans de carrière. Chaque débordement est minutieusement calculé. Il reste que sa voix et son physique en font un comédien à part, et il est difficile de deviner, derrière le texte, l’artiste d’origine – Devos, Robin, Palmade. Le spectacle s’ouvre sur un sketch célèbre du comique anglais Gerard Hoffnung, traduit en français et qui raconte la série de malheurs d’un maçon aux prises avec un monte-charge de chantier.
L'Union

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