Sans connaître la région, sans avoir été conseillés de venir ici, Jan et Inge De Jager sont arrivés dans la vallée de la Crise avec Lysette et Jeroen, leurs enfants, Henk Boomker le frère d’Inge, et Guido Putter l’ami de Lysette. C’est au hasard des catalogues et d’Internet qu’ils ont trouvé un gîte à Chacrise. Ce voyage de découverte française suit des vacances belgo-allemandes l’année dernière, précédées de plusieurs voyages en République tchèque.
Première impression à l’arrivée ? « Soissons est si calme. » Certes, ils y passent un samedi après-midi de juillet. Ils ont étudié la documentation, et entendent visiter Soissons, Reims, Pierrefonds, Chantilly, le Chemin des Dames, passer peut-être une journée à Paris. Il y a aussi la vallée à explorer. Comme souvent pour les Néerlandais, la gastronomie n’est pas une priorité.
Jan, Jeroen, Inge, Lysette,
Guido et Henk devant
la statue de Saint Jean à Chacrise.
Tous parlent anglais. Et français ? « Le petit peu de chacun fait pas mal de français à nous tous. » C’est Jeroen qui est envoyé en première ligne, car il l’apprend à l’école. Pour des Néerlandais, voyager c’est devoir s’accommoder d’autres langues – à moins de se limiter au Nord de la Belgique, aux anciennes dépendances d’outre-mer, et à l’Afrique du Sud (où la langue néerlandaise a suivi son propre chemin pour devenir l’afrikaans). Un francophone ou un anglophone n’est pas habitué à trouver sa propre langue inutilisable à l’étranger. Cela éclaire la détermination néerlandaise à en apprendre d’autres.
La famille De Jager habite Zoetermeer, dans la province de la Hollande du Nord. Ils sont donc « Hollandais », alors que les autres habitants des Pays Bas n’apprécient pas plus de porter cette étiquette que les Ecossais d’être rangés avec les Anglais.
Énumérer leurs activités révèle la diversité qu’apportent le tourisme à notre région : Jan est vice-président d’une multinationale française, Henk s’occupe de la sécurité incendie d’une entreprise allemande, Lysette est étudiante en architecture, Guido est instituteur en formation, Jeroen est lycéen. Inge est « mère à plein temps », c'est-à-dire gestionnaire de cette petite entreprise.
Ce n’est pas tout. Jan possède deux Porsche d’occasion, qu’il utilise entre autres pour promener des enfants avec des maladies rénales sur le circuit de Zandvoort. Henk collectionne des voitures miniatures. Tous deux ont participé plusieurs fois au « Ro-Pa-Run », une course relais en vélo entre Paris et Rotterdam sur quarante-quatre heures ininterrompues, pour une bonne cause. Peu après le retour du Soissonnais, ils repartiront dans le Midi, aider à la rénovation d’une maison de vacances près de Toulon. Au milieu de toutes ces occupations il n’est donc pas surprenant que, parmi leurs projets de vacances à Chacrise, figure « aussi ne rien faire ».
Le propriétaire du gîte à Chacrise explique le nombre élevé de visiteurs néerlandais qu’il reçoit : « Ce n’est pas loin, c’est moins cher que le Midi, et puis c’est beau. » Pendant deux semaines, Inge, Jan, Henk et les enfants auront l’occasion de vérifier ces qualités.
L'Union
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