Elle est née
près de Lillers dans le Pas de Calais. Après un bac de comptabilité et secrétariat,
elle est recrutée par son future mari Franck, agent d’assurances. Ils
s’installent à Soissons, où elle trouve la société plus stratifiée que dans le
Nord, moins chaleureux. « Je suis parmi les petits ici. »
Ils partent
dans la Marne, et dans la foulée, Murielle suit la formation nécessaire pour
porter le titre d’« agent général », comme son mari. Mais le monde
des assurances les use. « On vient chez un assureur, pas pour le
plaisir, mais pour négocier », sous le coup d’un accident, d’un incendie,
d’autres malheurs. Franck et Murielle se mettent tant à la disposition des
clients qu’un médecin les prévient : « Vous allez péter une
soupape. » Tous deux ont des ennuis de santé en 1998. Depuis, Murielle
souffre d’une maladie inflammatoire chronique, reste en permanence sous
traitement, et guette des signes de dégénérescence. Une grande malade,
alors ? « Je n’ai jamais accepté ma maladie » En en parlant,
Murielle est à la fois triste et révoltée. « Je me bats. »
Ils abandonnent
les assurances, se documentent et étudient pendant un an, et en 1999 Franck
trouve un fond de commerce dans la rue Saint Martin. Il ouvre une boutique de
thés et cafés et d’accessoires pour les préparer. « Les gens viennent maintenant
chez nous pour se faire plaisir » remarque Murielle.
Occupée par leurs
trois enfants et le travail, elle trouve tout de même le temps en 2002 de
rejoindre le Ladies Circle 23, association dont la devise est « Amitié et
entraide » : amies entre elles, entraide autour d’elles. C’est en
1936 en Angleterre que les épouses des hommes de la Table Ronde, fatiguées de
leur sobriquet de « Tablettes », fondent le Ladies Circle. Le club de
Soissons est le 23e en France, d’où son nom. Ses actions caritatives vont d’une
récente campagne pour le Village d’enfants à Soissons à des opérations ciblées,
telle l’achat d’un fauteuil roulant pour un enfant handicapé, d’un ordinateur
pour une petite fille chargée de prothèses à qui seule l’informatique offrait
une ouverture.
D’où
viennent les fonds ? « Nous récupérons tout ce que nous pouvons,
meubles, objets, et nous tenons un stand, par exemple, à la grande brocante de
Vailly. » Le club périclite actuellement, faute d’adhérents. « Nous
sommes quatre, dont trois actives. » Les Ladies cherchent des recrues qui
auraient un peu de temps pour une amitié associative utile.
L’engagement
de Murielle Poirrier fait partie de sa vie, lui permet d’aider les autres, et
lui apporte un souffle d’air qui l’empêche de s’étouffer dans ses soucis quotidiens.
L’Union
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