28/01/2008

Guerre pour une femme au Mail

A partir de la première réplique, reprenant le titre de la pièce : « La guerre de Troie n’aura pas lieu », Jean Giraudoux détaille l'inéluctable dégringolade vers un conflit armé. Hector le Troyen optimiste et Ulysse le Grec sceptique ont beau faire l'impossible pour règler les différends et calmer les esprits, leur courage pacificateur sera réduit en bravoure guerrière par l'inconscience et la bellicosité autour d'eux (et l'intervention de divinités fâchées).  
L'intrigue pivote sur la belle Hélène, enlevée par Pâris et que sont venus rechercher les Grecs offensés. Elle joue les blondes évaporées avec un malin bon sens qui rend risibles l'arrogance, la naïveté ou la fausseté qui l'entourent.
Le rapt d’Hélène, l’assassinat d'un archiduc, les fictives armes de destruction massive en Iraq, ceux qui trouvent un intérêt à la guerre dénicheront toujours un prétexte.
Giraudoux met le processus en mots avec une maîtrise qui fait penser à Zidane ballon aux pieds, scintillant, efficace, étonnant. Andromaque parle de Hector revenu à Troie : « Il m'a juré que c’était la dernière guerre. ». Cassandre le confirme : « C’était la dernière, la suivante l’attend. »
Nicolas Briançon, metteur en scène et qui joue Hector (rôle crée par Louis Jouvet en 1935) ne choisit pas ses pièces en fonction de l’actualité. « Mais vous savez, les classiques sont toujours actuels. »
Cassandre, visionnaire condamnée a ne jamais être crue, tient la dernière réplique : « Le poète troyen est mort ; la parole est au poète grec. » En effet, Homère racontera la guerre de Troie, qui aura bien lieu.
L’Union









Après le spectacle Bernard Malaka (Ulysse) et Nicolas Briançon (Hector) se serrent la main comme des chefs d'état devant les caméras.

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