25/01/2008

La découverte de Boccherini à l’Arsenal


Parfois, les lignes de la culture se croisent à l’Arsenal. Dans le public qui attendait l’ensemble italien Europa Galante, le peintre Alain Vallotton prévoyait la mise en musique de la vision qu’il exprime dans ses tableaux autour de la salle. Derrière lui, Marie-Claude Fonteny, membre du bureau de « Voies Off », mettait l’eau à la bouche avec ses nouvelles du prochain festin théâtral.
Mais comme chaque fois dans cette haute salle brute, lorsque les musiciens arrivent et que la lumière baisse, la musique impose immédiatement son langage, comme s’il n’y en avait pas d’autre.
Comme pour le concert Haydn de décembre dernier, il y a eu un seul compositeur, cette fois Luigi Boccherini. Cet Italien de Madrid y a pu, loin des conventions autrichiennes et italiennes, créer sans contrainte. Connu surtout pour son obsédant menuet, « pas très représentatif » selon Fabio Biondi, directeur de l’ensemble, Boccherini s’est révélé dense, surprenant, entreprenant, passant du mélodique aux tempi furieux. Certes, le premier trio, écrit dans sa jeunesse, pouvait faire croire que le charme prédominerait partout. Mais suivaient les quintets plus tardifs, qui vont jusqu’à rappeler parfois Beethoven, non pas par les sonorités mais par leur profondeur, dépassant la beauté et l’émotion pour toucher à l’intemporel.
Entendre des morceaux de plusieurs compositeurs en un seul programme est un peu comme feuilleter un album de clichés. Accompagner l’œuvre d’un seul c’est plutôt contempler longuement un portrait en pied.
L’Union












Fabio Biondi, violoniste et directeur d’Europa Galante, avec Jean-Michel Verneiges de l’Adama (à gauche) après le récital.

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