04/04/2008

L’Ukraine danse au Mail


« 60 artistes, 1200 costumes. » L’affiche pour le Ballet national d’Ukraine montre déjà son intention : être spectaculaire. La danse fera plaisir aux yeux, sans chercher plus loin. La troupe Virski, du nom du chorégraphe qui l’a fondée en 1937 à l’époque soviétique, est reconnue pour la perfection de ses mouvements d’ensemble comme pour la dextérité de chaque danseur.
Après un faux départ, lorsque la nouvelle console son de la régie massacre la bande sonore et que l’ancienne doit être réinstallée en catastrophe, les rideaux s’ouvrent sur la compagnie au complet, en jupes, tabliers, larges pantalons, gilets, couronnes fleuries, hauts en couleur et avec des broderies à perte de vue.
Les numéros se succèdent, somptueux. Les habits sont changés chaque fois, les sourires restent fixes. La virtuosité des danseurs est parfaite.
Ce qui touche, enfin, dans cette opulence, ce sont les exploits casse-cou des hommes. Alors que les femmes restent dans la joliesse, les danseurs sautent, dansent accroupies, tournoient comme des toupies, se lancent en rond sur la scène en accélérant le mouvement. Parfois, ils s’adonnent à une sorte de danse hip-hop. Paradoxalement, ces prouesses physiques, qui soulèvent l’enthousiasme de la salle, émeuvent en montrant en creux la vulnérabilité des hommes, constamment à la recherche de défis pour se prouver devant les femmes, et les uns devant les autres.
Le spectacle a plu. Il reste que ses chorégraphies si lisses sont aussi peu représentatives de la riche, trouble et souvent tragique histoire culturelle de l’Ukraine que la crème Chantilly et les profiteroles le seraient de la gastronomie française.
L’Union

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