03/05/2008

Stabat mater furiosa : cracher sur la haine

Anne Conti entre Jean-Pierre Siméon et Sabine
Stourbe au débat apruès les spectacle.
Comme en 2007, quand Yanowsky et Parker renversent la bienséance pour rappeler l’impatience avec laquelle la mort nous attend, Voies Off 2008 commence par ce qui dérange le plus. « Stabat mater furiosa » est le long cri d’une mère – non plus douloureuse mais furieuse – contre la violence guerrière.     Le poète Jean-Pierre Siméon, invité d’honneur du Festibal, explique après le spectacle qu’il avait commencé à l’écrire en visitant Beyrouth détruite par la guerre civile : « Enfant né dans la paix, je n’avais vu une telle destruction qu’en images ».
    La comédienne Anne Conti nous mène à travers ce paysage féroce. Elle ne fait jamais semblant de devenir un personnage mais, en grande actrice, devient elle-même à travers le texte dense et complexe. « Je crache sur la haine, et sur la nécessité de cracher sur la haine ! » Une sonorisation subtile permet à ses murmures comme à ses hurlements de s’insinuer dans chaque oreille. Les spectateurs en ont été saisis. Elle s’interroge non pas sur le « comment » et le « pourquoi » mais sur la nature même du meurtre guerrier. Qu’est ce qui lie le cerveau au doigt sur la gâchette ? Que voit l’œil dans le viseur d’un fusil ? Enfin, elle appelle simplement l’humanité à « se lever », c’est tout, et ce serait tout.
L'Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.