Depuis
plusieurs années, le dernier concert de la saison « Musées-musiques »
voit tout le monde quitter la sociable salle de l’Arsenal pour le cadre altier
de l’abbaye Saint Léger. Ce calendrier dépend du climat, comme la transhumance
vers les alpages : il faut les beaux jours, pour éviter de voir grelotter
le public.
Les Solistes du palais royal ont présenté la musique
baroque du Portugal et de son immense colonie du Brésil, si peu familière que
les applaudissements du public ne venaient pas toujours au bon moment. Les
musiciens ont combattu l’acoustique difficile du lieu en avançant leurs
pupitres jusqu’au bord des marches de la croisée, au risque de dégringoler dans
la nef.
Un programme singulier, alors. Mais ce qui frappe est la commune
inspiration suivie et échangée entre le Portugal côtier et les montagnes,
forêts et savanes de l’Amérique du Sud. Des recherches musicologiques ont été
nécessaires pour retrouver des partitions égarées des deux côtés de l’océan.
« Iste sanctus », éblouissant par sa complexité et sa clarté, est la
seule composition connue du Portugais José Gomes Veloso. Il a été déniché dans
la région de Minas Gerais au Brésil.
Il reste beaucoup à découvrir. Après le concert le
directeur des Solistes, le Brésilien Bruno Procopio, parlait goulûment de
trésors dormant encore dans les archives. Tout est récent. La partie portugaise
du concert a été jouée pour la première fois à Saint Léger.
L’Union
Emmanuelle Guigues accorde sa
basse de viole,
nouvellement acquise et à restaurer, mais qu’elle
a voulu jouer
à Soissons.
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