27/06/2008

Laurence Piret : la culture pour tous


Laurence Piret reçoit au milieu des cartons de déménagement. « J’ai toujours eu différentes phases dans ma vie. » La prochaine la verra emménager dans une maison à Saint Waast avec l’homme de théâtre Marc Douillet.
En répondant aux questions sur ces « phases » elle dégage avec un sourire la part du fortuit dans ses choix. Elevée dans la Sarthe, obtenant le bac au Mans, elle s’interroge sur son avenir, « Une copine a cédé sa place à l’Ortf, j’ai été prise, et me voilà travaillant à la télévision ! »
Elle devient ensuite correspondante de « Ouest France » pour plusieurs communes sarthoises. « Je couvrais l’actualité locale, mais j’arrivais à écrire sur d’autres sujets aussi. »
Venue en Seine et Marne avec son mari d’alors, elle écrit pour « Le pays briard » de Coulommiers.
En 1992, habitant Château Thierry, elle cherche un travail « avec un aspect social ». Depuis, elle est responsable de la communication et de la conduite de projets aux Allocations familiales de Soissons.
L’activité citoyenne, le théâtre, la préoccupent. Elle devient militante de « Cultures du cœur », qui procure et offre aux populations « exilées de la culture » des invitations – on ne dit jamais « places gratuites » – aux événements sportifs et aux spectacles. « De toute façon, il y a toujours des places vides. »
Il ne s’agit pas de refiler des billets pour Racine ou Messiaen à des personnes n’étant jamais allées au théâtre ou concert, en les laissant affronter seuls ces mondes impressionnants. Laurence trouve des relais sociaux qui accompagnent la démarche en se formant à la « médiation culturelle ». Ils apprennent à respecter le choix et la dignité des « invités ». « Il y a des gens qui, même munis de places, n’ont pas osé entrer. Ils ne savent pas comment se comporter dans un théâtre. »
Laurence s’emporte : « Plus qu’un engagement, pour moi c’est une colère : de plus en plus d’incitations à la consommation et puis en priver les gens ! »
On provoque une rencontre en mettant la personne devant une forme de culture qui, au lieu de la caresser dans le sens du poil en la divertissant, l’oblige à se gratter la tête. Le résultat peut être éblouissant, dérangeant, révolutionnaire, ou source d’amour propre comme pour une femme citée : « Qu’est-ce qu’ils vont dire les gens quand ils vont voir une Arabe à l’Opéra ! »
L'Union

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