05/12/2008

Guy Thomas le multi-associatif

Comment Guy Thomas est-il devenu président de l’Amitié franco-allemande du Soissonnais ? « Oh, je parlais un peu d’allemand. » Réponse triviale ? Non, c’est qu’il ne lui faut pas plus pour s’engager. Le long de son parcours, il a fondé ou adhéré à tant d’associations, sportives et culturelles.
Guy naît près de Fontenelle en Thiérache. Son père, qui exploite une petite ferme appartenant au Comte de Paris, et qui a été empêché de faire des études, veut que ses enfants rompent avec l’idée « qu’il fallait rester où on était ». Après la classe unique et le cours complémentaire, comme on appelait alors le collège, Guy entre à l’Ecole normale à quinze ans, pour devenir instituteur, comme son frère.
A sa première école il fonde déjà un club de volley, sport qu’il pratique jusqu’à être président pour la Picardie. Suivent des postes en Thiérache puis près de Laon, et il commence son action dans la Fédération des œuvres laïques. En 1984 il est nommé directeur du château de Beauregard, pour redresser la situation par des stages sportifs et formations. Après cinq ans il redevient « instituteur titulaire remplaçant », basé à Belleu mais en constant déplacement. Deux ans de montage de dossiers pour des enfants handicapés, une dernière année de classe à contrecoeur, et c’est la retraite.
Guy Thomas dans son jardin de Belleu.
Un engagement sous-tend tous les autres : le mouvement socialiste. Jamais candidat, toujours militant. « Aux dernières présidentielles j’ai fait plus que jamais campagne, de peur de voir se passer ce qui, en effet, se passe actuellement ! »
D’où vient ce goût pour l’associatif ? « Il y a la chaleur humaine d’une association ».Servir ? « C’est un bien grand mot, mais ça aussi. » Pour lui, l’Amitié franco-allemande permet de « s’ouvrir aux autres peuples : quand on connaît, on n’a plus peur de l’autre ».
Est-ce pour s’être tant activé parmi des jeunes qu’il garde un air d’écolier enjoué et rieur ? Parlant dans l’ancienne maison d’instituteur qu’il habite avec sa femme à Belleu, Guy Thomas est la bonhomie même. Mais il n’est pas naïf, et porte un jugement sévère sur ceux qui agissent déloyalement ou par intérêt.
Il regrette le conservatisme de sa Thiérache natale – où le nom « Thomas » pousse comme les haies autour des pâtures. « Les paysans votent pour ceux qui les exploitent. » Il conclut l’entretien en militant qui ne se cache pas. « Je colle toujours mes affiches en plein jour. »
L’Union

Guy Thomas dans son jardin de Belleu.

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