26/01/2009

Le flamenco : la séduction est une exigence


Mercedes Ruiz, une force de la nature féminine.

La provenance même du mot « flamenco » est obscure : vient-il de l’arabe « felah-mengue » (paysan errant), or de « flamand » (origine supposée des gitans) ? Le flamenco a ses racines dans les cultures populaires arabe, andalouse, juive et gitane, et n’a que récemment intéressé les historiens de la danse.
« Junca », le spectacle de Mercedes Ruiz, reflète ces origines multiples. La danseuse, dont la troupe a commencé à Soissons sa tournée en France, s’attache à présenter le flamenco authentique, en chant, musique et danse, de sa ville natale de Jerez.
Les chants, avec leurs échos d’ululation, allant du strident au plaintif, sont le décor sonore des danses.
Souriante dans les loges.
Dans chaque pas, chaque geste, dont l’enchaînement n’est jamais prévisible, Mercedes Ruiz illustre la féminité. Mais ce n’est pas celle, soumise, des danses gracieuses d’une salle de bal : la femme ici impose sa grâce, qui devient une preuve de sa force. Pour une danseuse de flamenco, la séduction est non pas une supplique, mais une exigence. Les faveurs d’une telle femme se gagneraient, non pas par bonheur, mais en la mettant en face d’une force et d’une grâce équivalentes, mais viriles. Le seul regret est de ne pas voir cette confrontation, en l’absence de danseurs masculins.
Trop ibérique, trop méditerranéen, trop rigoureux pour un public du Nord ? La salle a vite montré, à chaque pause dans ce spectacle soutenu, son enthousiasme.
Dans les coulisses, et après avoir subjugué son public, cette force de la nature féminine paraît plus jeune que sur scène, avec un doux sourire. Le flamenco, comme l’amour, est un jeu dans lequel chacun prend son rôle.
L’Union

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