04/04/2009

Moments musicaux avec Ferenc Vizi


Jouer pour le public, c’est déjà, chaque fois, un défi pour un musicien. Alors jouer devant son professeur… Parmi les auditeurs venus écouter le pianiste roumain – et tzigane – Ferenc Vizi s’est trouvé son ancien professeur au Conservatoire de Paris, Gérard Frémy, pianiste, compositeur, interprète et ami de John Cage. Fier de son élève ? « Plutôt » prononce-t-il d’un ton mesuré. « Il y a toujours des choses à revoir : vous savez, aucune interprétation en public n’est jamais définitive. » Le professeur reste professeur, l’élève un élève.
Vizi avec son professeur Gérard Frémy à l'Arsenal.
Au cœur du récital il y a eu la sonate « Appassionata » de Beethoven. Son interprétation était très physique, avec une fougue et une générosité telles que beaucoup ont dû avoir le sentiment de vivre eux-mêmes une grande passion amoureuse et existentielle là, à l’Arsenal.
Cet orage était encadré par deux sonates de Mozart, l’une étalant des couleurs de jeunesse, l’autre une œuvre rigoureuse, sans concession. Le récital a pris fin dans un feu d’artifice lizstien.
Le programme initial comportait des « Moments musicaux » de Schubert, mais le pianiste les a remplacés par cette sonate. « Je me dirige » confie-t-il « vers un récital tout Mozart. » Il parle aussi de ses affinités pour certains compositeurs. « Je trouve Fauré difficile à jouer – mais peut-être que ça changera. »
Gérard Frémy revient sur l’essence d’un concert. « Certains musiciens préfèrent les enregistrements faits devant le public. Parce qu’il y a l’indéfinissable. »
Même en l’absence de Schubert, l’Arsenal aura alors vécu de précieux moments musicaux avec Ferenc Vizi.
L’Union

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