Vincent Dussart et Pierre Boileau dans "La bain". |
Vincent Dussart, acteur, commence à parler,
comme si nous étions déjà au courant. De sa voix grave il dit un texte, grave
aussi. Un homme revient sur les derniers jours passés avec son amant, mourant
du Sida. Ensemble, ils ont pris un long bain. Les mots sont simples, mais écartés
du réalisme par les répétitions et cadences. En contrepoint, Pierre Boileau, danseur,
met en pas l’agonie d’un corps, chorégraphiée par Rachel Mateis. Sur les côtés
de l’estrade sont projetées en même temps ses images de peau, agrandies jusqu’à
devenir des paysages, puis d’un corps, d’une main qui caresse. Suivent des
séquences dans lesquelles un homme affaibli à mort est soutenu, étreint par son
compagnon. L’image des corps nus se démultiplie, ralentit, se répète.
Le texte, comme la danse, dit que l’amour,
d’un corps à corps affamé, devient, en présence de la mort annoncée, tendresse
et délicatesse, mais qui bouleversent autant les sens. « Je ne l’ai jamais vu si beau. » Le bonheur des amants
proclame une victoire sur la souffrance. Comment ça va, demande-t-on ? « Bien, malgré la douleur. »
L’Union
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