La saison théâtrale au Mail a pris fin
presque confidentiellement, devant la trentaine de spectateurs venus voir
« A ceux qui n’ont rien dit », avec quelques fidèles de la troupe de
la Lune Bleue. Preuve du manque cruel d’une petite salle équipée au Mail.
C’est pourtant le spectacle le plus
personnel de l’année. La réalisatrice Valérie Jallais et le comédien Fred
Egginton avaient interrogé leurs pères, jeunes appelés de la guerre d’Algérie
peu enclins à la raconter. En assemblant ces enregistrements avec la parole sur
scène, un accompagnement musical, de subtils effets d’éclairage et des
séquences vidéo, Valérie Jallais crée un espace de mémoire, celle qui pèse,
celle qui se transmet, celle qui s’étouffe. La pièce traque le silence sur
cette guerre, longtemps traitée d’« événements ».
La pièce était re-créée à Soissons après
une période hors jeu. « A sa suite, nous nous sommes intéressés aux
Maghrébins » explique Valérie Jallais après le spectacle. L’histoire des
pères a ouvert la voie vers ces autres blessés de la guerre. Dans la salle qui
se vidait, des spectateurs avaient aussi leurs souvenirs de ce passé encombré.
L’Union
Valérie Jallais sur scène et sur écran,
avec le musicien Michel Schick.
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