16/08/2009

Savourer la vie un jour à la fois


Le camping-car aux plaques néerlandaises pénètre dans le camping de Soissons et, les formalités accomplies, se dirige vers son emplacement. Il se fait remarquer parmi les géants rutilants par sa petitesse et sa vétusté.
La famille descend. Père, mère, fils, fille. Pour cette chronique d’été, ferait-elle double emploi avec les Kristiansen (voir Bettina, Jesper, Sara, Lukas : les Danois du camping du 11/08/09) ? Non, d’abord parce qu’ils sont néerlandais, pas danois. Les Pays Bas, comme la France, ont façonné la culture européenne dominante, alors que le monde scandinave n’y est venu que plus tard.
Peter et Esther van Rooij et leurs enfants, Sam dix ans et Tess huit, se prêtent volontiers à l’exercice de l’entretien, mais sans enthousiasme exagéré. « Nous avons une vie sociale trépidante chez nous, et nous ne cherchons pas les rencontres en voyageant. « Bonjour – au revoir », c’est tout. »
Peter est routier, Esther travaille dans une société américaine. L’habituelle question se pose : comment parlent-ils si bien anglais ? « C’est plus facile que le néerlandais » prétend Peter !
Ils habitent Eindhoven, berceau de la marque Philips et l’équipe de foot PSV. Peter est abonné au stade depuis vingt ans. « Quand je suis là avec Sam et 35 000 spectateurs, c’est impressionnant ! »
Le camping car pas tout neuf ?« A vingt ans nous voyagions avec un sac à dos. Avec les enfants, c’était la tente, puis nous avons pu acheter ce véhicule d’occasion pour le prix d’une nouvelle tente. Mais quand ils seront plus grands, nous reprendrons tous le sac à dos. Nous irons en Grèce. »
Esther admet vouloir chaque fois voir du nouveau, cette année le viaduc de Millau. « Notre devise c’est « carpe diem », savourer la vie un jour à la fois. D’ailleurs nous avons presque quarante ans, et c’est maintenant ou jamais pour faire ces choses. » Elle parle comme si la vieillesse les suivait de près.
Pourquoi Soissons ? « Nous ne voulions pas faire plus de 300 kilomètres par jour, et Soissons se trouve dans ce rayon, et pas trop loin de la grande route. » Ils iront voir le centre-ville, mais repartiront demain matin vers le Cap d’Agde. Je propose de les amener en ville. « Merci, nous avons nos vélos. » Décidément, en restant aimables, ils ne tiennent pas à laisser entrer des tiers dans leur cercle.
Pour les Van Rooij, voyager c’est découvrir le monde mais en gardant leurs distances avec les gens. C’est une attitude apte à rendre plus intense leur observation de ce qu’ils voient, ce qui se passe, ceux qui passent.
L’Union

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Les commentaires seront vus avant d'être affichés.