08/10/2009

Couleurs d’automne : voir l’invisible


Bernard Perrou en a l’habitude. Il trouve un thème, l’explore longuement en prenant des photos, puis les fait voir au public. Après les monuments aux morts et la narquoise « Société d’information » déjà présentés à la Bibliothèque, il y revient avec « Couleurs d’automne », une série de natures mortes.
« Je les ai composées comme des tableaux » explique-t-il. Ainsi il a trouvé des feuilles, des pétales, des tiges, des fruits, en a fait des compositions sur du papier gris foncé, et les a photographiées dehors, à la lumière du jour.
Bernard Perrou discourt volontiers sur l’art et la technique de la photo – cette exposition représente son passage partiel de l’argentique au numérique – et sur la philosophie qui la sous-tend. « Comme pour Saint Exupéry, il s’agit de faire voir l’invisible. » Pour cette exposition, il le fait en forçant un regard nouveau sur ce qui pouvait paraître seulement le détritus de l’été. Des feuilles de ginkgo s’étalent comme de petits éventails abandonnés, des pétales de rose prennent une texture de bois. Les petites taches noires sur une feuille sont soudain éloquentes au sujet de la mort naturelle. N’est-ce pas une fonction de l’art sous toutes ses formes, que de nettoyer la perception du spectateur et lui permettre de voir à nouveau ce qui est faussement familier ?
L’Union

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