16/12/2009

Science et philosophie au Café-philo : le duo choc

Les habitués le savent, les nouveaux l'apprennent vite : venu au Havana avec la question du mois en tête, on ne doit surtout pas s'attendre à en repartir avec la réponse à l'issue du rendez-vous mensuel proposé par le café philo.
Le processus consiste plutôt à utiliser cette question pour interroger les idées soulevées par les participants.
Le philosophe saint-quentinois Emmanuel Mousset gère les débats en prenant délicatement la contrepartie des arguments présentés. Dans ces circonstances, aucune certitude n'a le temps de s'installer. Il a trouvé la question du mois a priori « un peu aride ». Entre Qu'est-ce qu'on fait ici ? en novembre et L'érotisme, et alors ? en janvier, nous devions nous demander si L'évolution de la science condamne la philosophie à disparaître. Le débat s'est tourné plutôt à l'opposition ou la complémentarité entre science et philosophie.
La philosophie traiterait du commun, la science du particulier ; la science demanderait « Comment ? », la philosophie « Pourquoi ? » La science amènerait l'ordre, la philosophie le désordre. « Et Galileo Galilei (NDLR. Galilée), avec sa Terre qui tourne, amenait l'ordre ? » Chaque énoncé est nuancé ou bousculé.
Une formule séduisante surgit : la philosophie poserait les questions auxquelles la science apporterait les réponses. La séduction ne résiste pas à l'analyse. Des réponses d'accord, mais pas aux questions posées. C'est toujours le même paradoxe au café philo : cet examen critique systématique, loin d'obscurcir le sujet, le met en pleine lumière.
L'Union

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