22/09/2010

La plénitude de César Franck


C’est comme lire un volume de la Pléiade, certain de ne rater aucun mot d’un auteur. Vincent Dubois, titulaire de la cathédrale, a joué l’intégrale de la musique pour orgue de César Franck, savamment ordonnancée entre deux concerts. La démarche a démontré dans sa plénitude la capacité de Franck à moduler ses thèmes, les faire émerger les uns des autres, à établir une cohérence autant qu’une structure.
Pour l’occasion, des techniciens du Conservatoire de Reims avaient installé un grand écran. Des caméras exploraient l’intérieur de l’orgue, ses rangées complexes de tuyaux, et surtout filmaient le jeu de l’organiste.
Nous connaissions la musicalité de Vincent Dubois. L’écran révèle l’exploit physique que demande un tel concert : mains, pieds, corps sont engagés. Exploit de mémoire aussi : il joue les œuvres complètes sans partition.
En passant derrière la façade, nous avons même vécu en gros plan une panne, une touche restée coincée malgré les gestes de l’organiste pour la relever.
La démarche, d’un indéniable intérêt documentaire, nous admet à l’intimité de l’interprétation. Les images peuvent aussi déconcentrer un auditeur. Rappelons la fillette qui pouvait choisir entre la radio et la télévision. « La radio : les images sont meilleures. »
L’Union

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