Dans
« Op.2 » de la compagnie Le Doaré quatre ballets se sont enchaînés en
une heure, sans se rassembler, sauf dans leur recherche chorégraphique et
l’absence de tout aspect anecdotique.
D’abord, une voix décrit une photo sur un écran dont seule la lumière
vibrante se voit. Deux hommes, une femme se mettent à danser. Illustreront-ils
l’image ? Non, ils la traduisent en ce que le chorégraphe Patrick Le Doaré
appelle « l’écriture en
mouvement ».
Deux hommes dansent avec des voliges et des bouts (mot de marin pour
désigner les cordages – Le Doaré est breton !), ou plutôt les font danser.
Le résultat est gracieux et inattendu, mais ne cache pas un autre sujet :
la rencontre de deux énergies mâles, simplement par leur présence ensemble.
Les mêmes hommes mettent des masques, d’animaux ou abstraits, démontrant
combien la tête qu’on fait gouverne l’image du corps.
Enfin, ils découvrent un corps de femme inerte. Vont-ils la secourir,
la violer, l’enterrer ? Traînée, portée, abandonnée, elle revient, non pas
à la vie, mais à l’animation. La mort devient un quatrième danseur invisible.
« Chaque geste est porteur
de sens » explique le chorégraphe. Au fond, l’abstraction du
spectacle, qui évite de manipuler la sensibilité des spectateurs, les laisse
libres de donner le sens et de sentir l’émotion qui leur appartiennent.
L’Union
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