Une image vient à l’esprit : cinq
oiseaux noirs stylés se posent, s’envolent, se regroupent, se séparent, s’affrontent,
gazouillent, se taisent, puis recommencent. Ce sont les cinq comédiennes qui
interprètent « Des couteaux dans le dos » de Pierre Notte.
Une jeune fille, championne toutes
catégories du « non » aux parents, à l’école, au médecin, au travail,
vit les aventures auxquelles mènent ses refus – dont la mort, qui ne la dérange
pas plus que cela. Selon l’auteur, le refus comme l’acceptation présente le « danger à vivre quelque chose plutôt
que rien ».
Voler de ses propres ailes, une belle
idée, mais elles peuvent défaillir, et devenir comme… des couteaux dans le dos.
Une seule comédienne est Marie, et les
autres jouent une cinquantaine de rôles autour d’elle. Pourtant, alors que
Marie est changeante comme la vie qu’elle se donne, ces multiples personnages sont
figés dans de vieux schémas.
Tout est rapide, tellement qu’un
spectateur peut s’y perdre. Pierre Notte a exposé le sens de sa pièce dans des
entretiens. Mais même l’absence d’explications n’empêche pas d’apprécier ses
valeurs théâtrales. Tout y est précis, éloquent et inattendu : les gestes,
les voix, les accessoires. Après tout, il n’est pas nécessaire de comprendre
chaque détail d’un vol d’oiseaux pour s’en réjouir.
L’Union
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