Avec sa clarinette basse... |
Le texte par
lequel le clarinettiste Louis Sclavis présente sa musique manie avec aisance
les références à la mythologie grecque. Ulysse y est, comme Scylla et Charybde.
En serait-il un spécialiste ? Il répond à la question avant le concert donné
à l’Arsenal par le Sclavis quintet: « Pas
du tout. J’ai l’habitude d’explorer des choses dont je ne suis pas
spécialiste. »
En effet, ses compositions sont loin d’être classiques, se risquant
dans des zones où les sons prennent le public au dépourvu. Comme aux précédents
concerts de cette saison, le jazz montre qu’il peut aborder tous les registres,
dont celui de la musique contemporaine.
Cela rend d’autant plus forts les moments où sa clarinette basse se
joint en duo au saxophone de Maxime Delpierre pour jouer des thèmes faisant
penser à des ballades, qui ont tout d’un « standard » sans l’être.
Parfois, les cinq musiciens arrivent aussi à créer un effet de « big
band ». Ce sont ces contrastes qui donnent sa couleur au programme.
Louis Sclavis écrit qu’il aspire, au retour de ses explorations, à « ramener
une histoire ». C’est comme Ulysse, qui s’est trouvant lui aussi dans des
situations dont il était loin d’être spécialiste.
L’Union
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