Au milieu de
spectacles qui prennent leur distance par rapport au naturalisme – comme
« Les langues paternelles » dans le même espace de théâtre de Cuffies
– « Oleanna » de David Mamet, texte classique en trois actes, est joué
sur un registre naturaliste par David Seigneur et Marie Thomas – déjà appréciée
pour « Histoire de Marie » à « V.O. » 2008.
Marie Thomas et David Seigneur. |
Un universitaire s’est construit une aisance totale par ses
compétences, sa position, son pouvoir. Attendant une promotion qui lui
apportera enfin l’aisance matérielle, il reçoit une étudiante en difficulté, coincée
comme une porte dont elle aurait perdu la clef, presqu’autiste.
Il la traite avec impatience, mépris et condescendance. Elle réagit
avec une rage maladroite qui ne le touche pas. Mais elle prend une revanche qui
dépasse l’offense, le ruinant, et le mettant dans une situation où elle
exercera un pouvoir absolu sur sa carrière. Elle fait cela avec ses armes à
elle, sans jamais être à l’aise dans son pouvoir.
Au fond, tous deux sont victimes, lui de son malhonnêteté
intellectuelle, elle de ses blocages affectifs.
Un mystère : d’où vient le titre ? Marie Thomas me montre
l’inscription sur le livret de la pièce, une obscure référence à Oleanna,
personnage de contes nordiques.
L’Union
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